Cet article a pour but de partager le travail réalisé avec les élèves de la filière ST2S par notre nouvelle collègue Mme Adeline Willig. Nous y parlerons de travail sur la confiance en soi, de valorisation de chacun par le biais des débats que les élèves réalisent en classe.
Infirmière de métier, j’ai commencé ma carrière d’enseignante il y a maintenant 15 ans. J’ai passé le CAPLP STMS, puis j’ai exercé en lycée professionnel et au GRETA pour les titres professionnels ADVF. J’ai également été coordinatrice pédagogique pendant 6 ans et coordinatrice et formatrice de la formation continue préparation aux concours aide-soignante et auxiliaire de puériculture (FCPC AS et AP). Pour finir, j’ai intégré le groupe de pilotage académique de refonte du BEP CSS en Bac pro ASSP pendant 4 ans. J’ai beaucoup exercé en collaboration avec les professionnels de terrain ce qui a enrichi ma pratique. Celle-ci est devenue, au fil du temps, plus concrète et plus expressive.
L’origine de cette approche d’un travail sur la confiance en soi s’est imposée naturellement. Mon enseignement de spécialité repose sur l’actualité. Il englobe le sanitaire et le social, c’est-à-dire, une majorité des thèmes que l’on retrouve au quotidien. Afin d’enrichir la culture personnelle des élèves et les rendre acteurs de leur quotidien, je leur demande de préparer une revue de presse hebdomadaire en ciblant deux thèmes sanitaires et deux thèmes sociaux à développer. Ils doivent vérifier leurs sources et les comparer (travail transversal autour des fake news)
Un binôme est désigné pour la présenter chaque lundi matin. Après leur intervention, les thématiques sont approfondies par le débat et la prise de position orale. Ils peuvent traiter des sujets internationaux mais cibler également des sujets locaux afin de rester ancrés dans leur territoire.
En quelques semaines, j’observe une prise de position de plus en plus spontanée. Il y a également un respect de la parole de l’autre qui s’impose naturellement. Il est vrai que j’ai la chance d’avoir des petits groupes (entre 17 et 20 élèves au maximum)
Les élèves viennent aussi comparer leurs sources par eux-mêmes et initient spontanément le débat. Je prends soin de respecter ces temps imprévus car ils participent à la création de jeunes citoyens réfléchis, qui prennent leur place dans la société. C’est très formateur pour moi aussi.
Les thématiques abordées sont étroitement liées à l’actualité. J’essaie de les accrocher au maximum avec la progression pédagogique et avec le programme. Nous avons la chance en ST2S d’avoir un programme très vaste pour traiter des sujets transversaux avec les sciences économiques et sociales, l’éducation morale et civique et l’histoire-géographie. Nous prenons également un temps d’observation et de relecture des écrits choisis afin de partir de l’étymologie (toujours dans un but de faire réfléchir les élèves par eux-mêmes) et exploiter la sémantique de la langue française afin d’intégrer la valeur et le poids des mots dans les échanges oraux.
La parole doit être libre et respectée; c’est pourquoi, je laisse libre à chacun de rester à sa place, assis, debout, face aux autres ou uniquement face à moi… Seuls les élèves désignés lors de la revue de presse sont debouts, face à la classe. Je me place toujours au fond, en retrait, en position de spectatrice, afin de modérer le débat et rectifier les informations erronées. Je recentre toujours la prise de parole en lien avec le cours ou le programme. C’est pourquoi j’essaie aussi de me renseigner un maximum sur les programmes des matières en lien avec mon enseignement.
Complètement. D’ailleurs, j’ai d’abord initié cette pédagogie en ce sens. Je souhaite travailler l’aspect corporel par la prise de parole fréquente. Le langage non verbal est primordial. Je relève également les gestes parasites et les tics de langage pouvant nuire à l’expression orale. Je remarque déjà que certains sont attentifs à ces détails relevés. Certains sont même volontaires pour prendre la parole.
Ayant suivi une formation de praticienne en sophrologie pendant mon congé parental il y a 3 ans, je leur donne des petites astuces pour leur permettre de rester concentrés et ne pas se laisser submerger par leurs émotions au moment de la prise de parole.
Des élèves ancrés auront plus d’assurance. Un contenu plus faible au grand oral peut être compensé par un élève plus sûr de lui, qui argumente, qui peut trouver dans son expérience, dans l’actualité; des arguments qui vont lui permettre de convaincre. D’où l’importance de ce travail sur la confiance en soi et la prise de parole tout au long de l’année.
Retrouvez aussi nos autres articles. Et merci de partager cet article autour de vous, cette approche peut grandement apporter aux jeunes autour de vous.
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